La fusion de deux technologies disparates a permis à une équipe de chimistes et d’ingénieurs de créer un nouvel outil révolutionnaire pour les biologistes cellulaires
EN 2001, alors qu’émergeait un nouveau domaine scientifique appelé la biologie des systèmes, M. Scott Tanner, un chimiste de Toronto qui travaillait dans le secteur privé, a rencontré par hasard un biologiste, M. John Dick, chercheur principal du Réseau universitaire de la santé de la ville. C’est l’une des nombreuses coïncidences qui ont contribué à jeter les bases d’une histoire de réussite canadienne : la formation de DVS Sciences, une société pionnière de biotechnologie de Markham, en Ontario.
Lorsque les deux chercheurs se sont rencontrés, M. Tanner œuvrait dans le domaine de la spectrométrie de masse atomique, une technologie utilisée auparavant seulement pour déterminer la composition atomique de la matière – l’arsenic dans l’eau, par exemple. M. Dick lui a fait comprendre, raconte-t-il, l’importance de l’examen distinct de chacune des cellules en recherche biomédicale. La collaboration qui a suivi entre les deux hommes, financée par Génome Canada, a mené M. Tanner et son équipe de chimistes et d’ingénieurs à inventer un outil révolutionnaire : un système d’analyse protéique qui a généré les premières images détaillées du fonctionnement de cellules individuelles, souvent rares, à l’échelle moléculaire. Le laboratoire de recherche que dirigeait M. Dick a acheté le premier instrument fabriqué par M. Tanner et son équipe; il y en a aujourd’hui environ 80 partout dans le monde.
M. Tanner explique que, sans la présence des premiers investisseurs prêts à accepter un certain risque, il ne disposerait pas aujourd’hui d’une technologie commerciale « susceptible d’accélérer prodigieusement la prestation de soins de santé personnalisés ». Le hasard a voulu qu’en 2005, Génome Canada lance un concours axé sur le développement de nouvelles technologies en génomique pour favoriser « des approches nouvelles, voire révolutionnaires ». La proposition de M. Tanner a été l’une des treize propositions qui ont été retenues et qui se sont partagé au total 9,4 millions de dollars.
Selon M. Naveed Aziz, directeur des programmes de technologie de Génome Canada, les chercheurs devaient, à ce moment-là, faire la démonstration de principe pour que leur proposition soit acceptée. Dorénavant, ils seront invités à présenter des idées.
En février 2014, Fluidigm de Californie a fait l’acquisition de DVS Sciences pour la somme de 207,5 millions de dollars. Cette acquisition est une solution gagnante à la fois pour Fluidigm et le Canada, car la société continuera d’employer 64 personnes à temps plein dans la R-D et la fabrication d’instruments à Markham. L’installation prend de l’expansion en raison de la demande pour ses produits.
M. Tanner est devenu dirigeant scientifique principal de Fluidigm Canada et il recrute de jeunes Canadiennes et Canadiens de talent et de formation supérieure.