Ottawa (Ontario)
Dr Rob Annan, président et chef de la direction de Génome Canada
Réunion n° 6 SRSR
Introduction
- Bonsoir. Je me joins à vous depuis Ottawa, sur les terres traditionnelles non cédées du peuple algonquin Anishinaabe, et je rappelle à nous tous notre responsabilité d’agir de manière significative dans le cadre de la vérité et de la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada.
- Je vous remercie de nous avoir invités à participer à cette étude historique sur l’état de la science au Canada.
- L’examen de ce sujet par les parlementaires est crucial – et rafraîchissant – étant donné l’importance qu’il revêt pour notre santé, notre économie et notre environnement.
- Je tiens à saluer le leadership de Kirsty Duncan dans la mise en place de ce comité, et à vous remercier tous pour votre engagement.
- Je suis très heureux d’être ici au nom de Génome Canada, accompagné de ma collègue Pari Johnston.
- Génome Canada est un organisme national sans but lucratif créé il y a vingt ans dans l’ombre du projet du génome humain.
- Le Canada n’était pas membre du consortium international à l’origine du projet de génome humain, et un groupe de scientifiques canadiens a convaincu le Parlement que le Canada risquait d’accuser un retard à la suite de ce projet révolutionnaire international.
- Ils savaient que les investissements dans ce qui était alors une science de pointe seraient essentiels pour l’avenir du Canada. Comme ils avaient raison.
- Depuis, la génomique est passée d’une science de découverte basée sur le séquençage d’un seul génome à une technologie de plateforme de grande envergure, qui a une incidence sur de larges secteurs de la société canadienne.
- Elle stimule l’innovation dans les domaines de la santé et de l’agriculture de précision, de la mise au point de nouvelles thérapies et des approches de pointe en matière de foresterie, d’énergie et de ressources naturelles.
- Nous avons construit un écosystème national de génomique, qui comprend six centres régionaux de génomique et qui travaille avec des chercheurs universitaires, des hôpitaux, des scientifiques du gouvernement et des entreprises, dont beaucoup se trouvent dans vos circonscriptions.
- Au cours des vingt dernières années, nous avons soutenu plus de 4 milliards de dollars en recherche appliquée et en innovation dans tous les secteurs, dont plus de la moitié provient du secteur privé, des gouvernements provinciaux et d’autres sources non fédérales.
- Et nous avons maintenant des chercheurs, des stagiaires, des entreprises et des infrastructures de génomique solides et de classe mondiale, qui sont des chefs de file sur la scène mondiale.
- Nous sommes profondément attachés à un système scientifique solide, qui profitera au Canada.
L’écosystème scientifique et d’innovation du Canada
- La science, et en particulier les sciences de la vie, ont fait un grand pas en avant pendant la COVID.
- En avril 2020, avec le soutien du gouvernement fédéral, Génome Canada a lancé RCanGéCO, un réseau national auquel participent des universités, des laboratoires de santé publique, des hôpitaux et des entreprises privées, afin de mettre en place un système de surveillance national pour suivre la transmission et les variants préoccupants, ainsi que leur incidence sur les Canadiens.
- Ce système a été la pierre angulaire de notre intervention nationale face à la pandémie – fournissant de l’information en temps réel aux décideurs de la santé publique et contribuant à une compréhension globale de ce virus.
- La communauté canadienne de la génomique a réagi rapidement. Cette intervention rapide, qui avait été préparée depuis 20 ans, a été possible, parce que des gouvernements visionnaires avaient investi au préalable dans des capacités, des talents et des infrastructures qui pouvaient être mobilisés rapidement pour répondre à ce défi urgent et commun.
- Au sortir de cette pandémie, les autres défis urgents et communs ne manquent pas : changements climatiques, sécurité alimentaire, résistance antimicrobienne et croissance économique.
- La science peut aider à trouver des solutions à ces défis. Mais nous devons tirer les leçons de notre expérience liée à la COVID afin de disposer d’un système scientifique à la hauteur de la tâche.
- Alors, qu’avons-nous appris? Premièrement, que nous avons d’immenses forces :
- Nous disposons d’un système de recherche diversifié et réparti, reposant sur des universités et des collèges solides.
- Nos chercheurs sont de classe mondiale et ils forment des diplômés réfléchis et ambitieux.
- Nous disposons d’une infrastructure de recherche de pointe et d’une force dans des plateformes technologiques importantes telles que la génomique, l’IA et le quantique.
- Et nous disposons d’une communauté engagée de dirigeants dans le domaine de la recherche et des politiques, ainsi que d’un ensemble diversifié de programmes et d’organisations pour soutenir l’écosystème.
- Mais nous devons également être honnêtes quant à nos défis :
- Notre système est fragmenté et souvent mal aligné, et nous souffrons de problèmes de coordination persistants dans des domaines cruciaux comme l’échange de données et la commercialisation de la recherche.
- Nous ne disposons pas d’une culture de l’innovation dans le domaine des politiques de recherche et de la science, qui a besoin d’approches nouvelles et originales.
- Nous souffrons d’un sous-investissement chronique du secteur privé dans la recherche et le développement.
- Et peut-être le plus important, nous n’avons pas d’objectifs stratégiques nationaux bien définis pour la science.
Les mérites d’une approche axée sur les défis dans un écosystème moderne de science et d’innovation
- De nombreux ingrédients du succès sont présents, mais nous ne pouvons pas relever les défis de l’écosystème scientifique de manière isolée. Nous avons besoin d’une approche écosystémique.
- Premièrement, nous avons besoin d’un investissement fort et stable dans la recherche fondamentale et le perfectionnement des talents. C’est la base sur laquelle tout repose.
- Deuxièmement, nous avons besoin d’approches coordonnées à l’échelle du système, qui peuvent transformer cette force de recherche pour avoir une incidence réelle, par exemple au moyen d’initiatives axées sur une mission ou un défi.
- Troisièmement, nous avons besoin d’un leadership stratégique pour concentrer nos efforts et nos ressources. Nous devons être honnêtes quant aux domaines dans lesquels le Canada peut être un chef de file, où nous devons investir et où nous pouvons avoir la plus grande incidence.
- Nous y pensons beaucoup à Génome Canada.
- Une formidable occasion se présente à nous – le début d’une « biorévolution » où notre capacité à produire d’énormes quantités de données biologiques, à les comprendre et à les analyser, puis à utiliser de nouveaux outils de bio-ingénierie, transforme fondamentalement la société.
- Nous sommes déterminés à exploiter ce potentiel et à faire en sorte que nos capacités scientifiques aient une incidence positive sur les Canadiens.
- Génome Canada utilise une approche axée sur les défis qui s’appuie sur nos solides fondements de recherche pour avoir des répercussions réelles sur la santé, l’environnement et l’économie.
- Nous avons vu que cette approche fonctionne bien dans d’autres pays. Au sortir de la pandémie, le Canada a l’occasion de rafraîchir son approche et de redynamiser son écosystème de la science et de l’innovation.
- Ce comité et le gouvernement dans son ensemble ont une responsabilité importante.
- Aider à définir des priorités de recherche stratégiques qui assureront la cohérence et la coordination de la communauté.
- Défendre la recherche fondamentale et la formation, sur lesquelles tout repose.
- Et soutenir les travaux axés sur les défis qui permettront de relier nos forces en matière de recherche fondamentale à la mise en œuvre, à l’innovation et à l’adoption.
- Merci de votre attention.
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